Une politique de stock adéquate permet de minimiser le BFR (Besoins en Fonds de Roulement) et de libérer les ressources financières précieuses pour d’autres opportunités stratégiques ou pour réduire la dette (et les intérêts qui vont avec !).
En effet, le BFR représente la somme nécessaire pour couvrir les besoins de financement liés au cycle d’exploitation. Et les stocks, qui représentent souvent une partie importante de ce BFR, sont encore trop peu souvent retravaillés.
Dans cet article, nous explorerons comment une meilleure gestion de la politique de stock peut réduire le BFR, améliorant ainsi les liquidités et la réactivité de l’entreprise.
Le stock nécessaire pour couvrir le besoin est composé de 6 différents types de stocks et il existe de nombreux leviers pour optimiser chacun d’entre eux.
- Le stock outils
Le « stock outil » est essentiel pour répondre efficacement aux demandes courantes des clients d’une entreprise. Il constitue l’inventaire requis pour assurer un service continu, prenant en compte le délai moyen entre la commande et la réception (ou la production) des produits. Une gestion précise de ce stock, incluant l’analyse des délais par famille de produits et les temps de production nécessaires, est cruciale. Elle permet de définir le « besoin sans aléa », c’est-à-dire la quantité exacte de stock requise pour répondre aux besoins des clients sans interruption. En résumé, une gestion adéquate du stock outil assure un service client efficace et minimise les risques de surstockage ou de rupture de stock.
- Le stock de sécurité
Le stock de sécurité est vital pour gérer les incertitudes dans l’approvisionnement et la demande client. Il anticipe les irrégularités de livraison et les retards de production (amont), ainsi que les variations des ventes et les fluctuations saisonnières (aval). Ce stock agit comme un tampon pour éviter les ruptures d’approvisionnement et s’adapter aux changements inattendus de la demande. Une analyse rigoureuse de ces facteurs permet de déterminer le niveau approprié de stock de sécurité, assurant ainsi la continuité des opérations sans engendrer de coûts de stockage excessifs. Ce stock est en général lié au taux de service attendu (plus le taux de service sera élevé, plus le stock le sera également)
- Le stock de spéculation
Le stock de spéculation est une stratégie de gestion des stocks qui consiste à stocker des quantités supplémentaires de produits en prévision d’opportunités de marché favorables, telles qu’une hausse de la demande ou des prix de ventes. Cette démarche nécessite une décision stratégique alignée sur la tolérance au risque et les objectifs de l’entreprise. Il est important de considérer les coûts de stockage et le coût d’opportunité du capital pour déterminer le niveau de stock spéculatif acceptable. En résumé, une politique efficace de stock de spéculation doit équilibrer l’exploitation d’opportunités de marché avec la gestion des risques financiers associés.
- Le stock d’anticipation
Le stock d’anticipation permet de se préparer aux pics de ventes en tenant compte de la variabilité de la demande et de la capacité d’approvisionnement des fournisseurs. Il est basé sur des analyses de prévisions et d’historiques de vente pour anticiper les augmentations de la demande et sur l’évaluation des capacités des fournisseurs pour assurer un approvisionnement adéquat. L’objectif est de déterminer le moment et l’ampleur de la constitution de ce stock, afin d’éviter les pénuries durant les périodes de forte demande et de maximiser la satisfaction client.
- Le stock mort
Le stock mort représente les articles qui ne sont plus en rotation active, autrement dit, des produits qui n’ont pas été vendus ou utilisés pendant une période prolongée et qui sont peu susceptibles de l’être à l’avenir. La gestion de ce stock est cruciale car il représente un capital immobilisé et des coûts de stockage inutiles. Pour gérer efficacement les stocks morts, il faut établir des règles claires : fixer des critères pour identifier ces stocks morts, décider de leur éventuelle dépréciation, envisager des stratégies de déstockage telles que les promotions ou la liquidation, et évaluer la possibilité de les retourner aux fournisseurs ou de les recycler. En somme, il faut mettre en place une politique pour réduire les stocks morts et récupérer de la valeur, minimisant ainsi leur impact sur la rentabilité de l’entreprise.
- Le stock obsolète
Le stock obsolète se compose de produits qui ne sont plus vendables, souvent en raison de l’évolution des tendances, de l’innovation technologique ou de la péremption. Il s’agit d’un enjeu financier pour l’entreprise car ces articles immobilisent des ressources sans générer de revenus. La gestion des stocks obsolètes requiert l’établissement de règles précises pour minimiser les pertes : identifier régulièrement et déprécier les stocks concernés dans les comptes, explorer les possibilités de revente à des détaillants spécialisés dans les surplus ou de dons à des organismes caritatifs, et en dernier recours, recycler ou éliminer les produits de manière responsable. L’objectif est de libérer de l’espace d’entreposage et de capital en réduisant au maximum les stocks obsolètes, tout en mettant en place des stratégies pour prévenir leur accumulation future.
En résumé, une gestion stratégique des stocks est nécessaire pour optimiser le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) de l’entreprise. Au-delà du gain en BFR, vous pourriez également réduire votre besoin de place de stockage et ainsi vos coûts d’entreposage !