Se rappeler les propos d’Adolphe Thiers dans son histoire du Consulat et de l’Empire.
« On ne voit dans les récits ordinaires de guerre que des armées formées et prêtes à entrer en action.
On n’imagine pas ce qu’il en coûte d’efforts pour faire arriver à son poste l’homme armé, équipé, nourri, instruit et guéri s’il a été blessé ou malade. »
Le maintien de 7000 soldats en permanence en France, l’implication de plus de 70000 d’entre eux depuis novembre 2015, soit plus que la totalité de la Force Opérationnelle Terrestre, laisse comprendre l’intensité et les spécificités du support logistique à mettre en place dans nos frontières mêmes, pour assurer la sécurité intra-muros.
Mais quand des efforts aussi intenses sont ainsi portés sous une forme d’implication inhabituelle, l’Armée de Terre et sa logistique se préparent-elles à ce que sont ses autres missions ? N’est-elle pas distraite, bien malgré elle, et sous la volonté d’autres puissances, de ce que sont d’autres risques qui pourraient devenir majeurs.
Car Thiers ajoutait:
« Toutes ces difficultés s’accroissent à mesure que l’on change de climat ou que l’on s’éloigne du point de départ. »
Par Philippe-Pierre Dornier, Professeur à l’ESSEC
Président Newton.Vaureal Consulting